mercredi 17 octobre 2007

Fertilisation équilibrée en phosphore : L’agriculture tente de se soustraire à une obligation de 1976 !


L’équilibre de la fertilisation (on n’apporte pas à la plante plus de nutriments qu’elle n’en a besoin) est un principe agronomique de base et le fondement de la politique de protection des eaux. Son application a été rendue obligatoire pour les épandages d’effluents industriels et agricoles depuis 1976. Mais ce principe n’est pas respecté au profit de pratiques agricoles intensives destructrices pour les milieux aquatiques. Le SDAGE(*) Loire-Bretagne de 2009 est l’occasion de réaffirmer cette obligation. Ainsi, une disposition rappelant la nécessité d’une fertilisation équilibrée pour le phosphore a été introduite dans le projet de Sdage. Mais le lobby agricole ne l’entend pas de cette oreille…

Alors que le Grenelle de l’environnement a dilué le thème de l’eau dans chaque groupe de travail, à la manière dont on dilue les eaux brutes pour les rendre potabilisables, le Sdage Loire-Bretagne 2009 risque d’être vidé petit à petit de sa substance. En effet, lors des discussions sur la révision de ce texte d’orientation de la politique de l’eau, les tenants de l’agriculture intensive continuent de revendiquer ouvertement le droit d’être « excédentaires », c’est-à-dire de réaliser des apports de fertilisants très supérieurs aux besoins des cultures. C’est le cas notamment en Bretagne, du fait de la concentration des élevages hors-sol.

Que l’agriculture se rassure, elle est encore excédentaire sur beaucoup de points : excédents d’azote dans les sols, cours d’eau et nappes, excédent de captages en contentieux au titre de la directive nitrates, excédent d’algues vertes sur les plages, excédent de jours d’interdiction de vente des produits conchylicoles… Et elle continue malgré tout de revendiquer un « développement » de ses capacités de production, en ignorant ses obligations réglementaires et en violant les principes de base d’une agriculture agronomique respectueuse de l’eau et des sols.

Malgré les rappels à l’ordre de la Commission européenne, malgré les nombreuses annulations de plans d’épandage excédentaires par les tribunaux administratifs, l’Etat, sous la pression des lobbies de l’élevage, continue de fermer les yeux sur ses propres textes !

France Nature Environnement et Eau & Rivières de Bretagne appellent l’Etat à faire son devoir, c'est-à-dire faire appliquer la loi de 1976 sur les installations classées. Elles réclament que l’obligation de fertilisation équilibrée soit clairement rappelée dans le texte du SDAGE, sur l’ensemble du territoire national en général et sur le bassin Loire-Bretagne en particulier.

(*) Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des eaux.

10 commentaires:

marieh a dit…

A force de parler du lobby agricole sans l'identifier clairement, =FNSEA et ses annexes: J.A. et coordonation rurale, vous fragilisez un peu plus les 25% de paysans dont le combat est le respect de la nature: la Confédération Paysanne et les agrobios qui oeuvrent dans le même sens que vous. C'est tout à fait dommageable pour l'essentiel combat que nous menons car les paysans qui pratiquent l'agriculture paysanne prouvent qu'une agriculture respectueuse de l'environnement et des êtres vivants est possible c'est à dire permet de produire la nourriture, de maintenir l'emploi agricole donc la vitalité des territoires ruraux en respectant la VIE.
Vous ne devez plus nous ignorer, nous les pourfendeurs d'OGM, de pesticides: le pouvoir en place, aux mains des firmes agrochimiques et autres multinationales, fait tout pour laminer cette (large )tranche de la paysannerie: ne l'y aidez pas!

calonnec a dit…

l'engagement d'ERB pour la qualite de l'eau est connu et apprecie par tous.
ERB est donc tout designe pour repondre valablement a la question que je me pose a propos du Plan National Sante Environnement.
Un bilan intermediaire vient d'en etre publie en aout, et cite les plans regionaux et les actions prioritaires que chaque region a selectionnees
on y voit que l'action N°10, protection des captages a reuni presque tous les suffrages avec 23 regions sur 26
mais dans les 3 qui ne jugent pas cette action comme prioritaire, il y a la haute-normandie que j'habite et ca ne me surprend pas trop, mais il y a aussi la bretagne qui a la chance d'avoir ERB et qui a fait recemment parler d'elle et de la protection insuffisante de ses captages
donc je ne comprends plus qui a fait la selection des actions prioritaires, et avec la collaboration de qui ...
pouvez vous m'eclairer ?

Anonyme a dit…

Il y a encore beaucoup de travail pour faire évoluer les mentalités de l'agri. intensive.

Anonyme a dit…

L'agriculture française est le plus grand des empoisoneurs avec une utilisation inconsidérée des engrais et pesticides .Dans les prochaines années 1 français sur 2 aura ou aura eu un cancer . Puissent les adeptes criminels de l'agriculture intensive méditer ces prévisions .

Gérard.Gauthier a dit…

Les aberrations de l'agriculture en matière de fertilisation.

Des chercheurs indépendants ont travaillé sur l'équilibre des plantes, ils disent cela : une plante, pour son équilibre nutritionnel, doit trouver dans le sol 149 éléments apportés par les bactéries, champignons et autres plantes associées…

L’agriculture utilise des engrais dits complets, qui ne sont pas du tout complets (NPK) Azote, Potasse, Phosphate. L’azote, il faut l’équivalant d’une tonne de pétrole pour fabriquer une tonne d’azote, la potasse devenue chlorure de potassium, le phosphate, devenu super ou hyper phosphate. Ces molécules de synthèse et de croissance ne sont en réalité que des anabolisants. Ces plantes anabolisées par NPK, poussent trop vite et deviennent complètement déséquilibrées et fragilisées.

Dans la nature toutes plantes comportant des anomalies est détruite par les champignons (mildiou, oïdiums) et bactéries, programmés génétiquement pour décomposer et transformer tout ceux qui meurt et qui est en voie de déclin, viennent aussi s’installer les insectes.

Quand on constate sur les feuilles de vigne par exemple, ou autres plantes, des champignons, nous avons une réflexion pasteurienne au 1er degré. Nous pensons alors que si la plante est malade c’est la faute à ces champignons ! Et bien non, c’est parce que la plante est déséquilibrée que les mildious et oïdiums viennent se fixer sur la plante.

Dans la recherche privée des firmes de l’agrochimie, les chercheurs qui se disent des scientifiques ne sont en réalité que des concepteurs de produits phytosanitaires, ne visant pas l’intérêt des agriculteurs, mais les intérêts de la firme.

Pour les générations futures, réfléchissons à tous ses produits toxiques répendus dans la nature, sous l’œil inconscient de l’agrochimie.

Je suis agriculteur depuis 32 ans dans les monts du Beaujolais.

Gérard Gauthier

kinkagénère a dit…

Le sol est vivant, il faudrait viser à retrouver une agriculture de conservation en particulier des sols, et retrouver l'humus un peu partout... Or, il n'y a aucune loi pour préserver le sol, c'est urgent d'en mettre une en place, il existe des moyens aujourd'hui de cultiver avec des techniques préservant ce dernier et en même temps facilitant le travail du sol

Anonyme a dit…

Pourquoi jamais rien sur la loi littoral dans le grenelle de l'environnement???? Alors que le ministre de l'environnement vient de confirmer les atteintes faites à celle-ci: construction en tache d'huile autour de hameaux, constructions dans la bande des 100m en bordure de marais parcourus par étiers. Voir communiqué des Chemins de Ronde du Morbihan paru ce jour dans Ouest-France Vannes(lien sur http://amisdekervoyal.viabloga.com )

Anonyme a dit…

Gérard Gauthier a raison.
Mais si l'on pousse au bout sa logique,
Comme d'ailleurs toutes les logiques
Sur toutes les thématiques soulevées au Grenelle

on s'aperçoit que nous devons
Changer de société.

C'est urgent et les associations de l'Alliance ne devraient pas "tourner autour du pot" en laissant croire que des mesures améliorantes vont suffirent.

Nous avons besoin d'intelligence : d'une expertise globale sérieuse, collective, d'un outil politique pour pouvoir la mener, et d'une stratégie de mise en oeuvre d'une société plus durable.

Voir: vers une nouvelle organisation de la vie publique
http://agora-grenelle.fr/spip.php?article253.grenelle-environnement

Anonyme a dit…

il est vrai que l'agriculture a fait des erreurs eten ferra encore.mais il faut rester realiste.nous francais ,nous vivons pratiquement sans crainte de famine.certe l'agriculture emploie des engrais ,des pesticides,nous essayons de le faire en respectant les dosages indiques par les firmes.nous n'utilisons pas les engraisq comme du sucre.nous ne sommes pas tous des utilisatuers inconcients et faisons attention de donner a la plate la dose la plus juste.et ceux qui pronnent une agriculture sans chimie(engrais,produits phyto),expliquer comment nourrir le monde!je ne veux pas dire que c'est la seule voie,mais pour l'instant,on peut sauter sur place en disant que ce n'est pas la bonne solution,je ne pense pas que le bio soit la solution pour fournir assez de nourriture.

Anonyme a dit…

ERREUR !
La revue sciences et avenir fait état dans son numéro de juin 2007, d'un rapport de la FAO du mois de mai 2007 qui montre que si toutes les cultures étaient pratiquées en biologie, la Planète est capable de nourrir TOUS ses habitants actuels et même beaucoup plus !