mercredi 17 octobre 2007

Biodiversité : nouvelle alarme rouge - Le Grenelle de l'environnement saura-t-il inverser la situation ?

En 2001, les États européens se sont fixés comme objectif "d'enrayer l'érosion de la biodiversité" d'ici 2010. À deux ans de cette échéance et alors que les réunions du Grenelle de l’environnement ont débuté en région, des indicateurs rappellent que la situation est alarmante en France.

En effet, dans le cadre de la mise en œuvre de la directive européenne dite "Habitats" de 1992, visant à préserver la diversité biologique, le Ministère de l'Écologie, du développement et de l'aménagement durable (MEDAD) et le Muséum national d'Histoire Naturelle (MNHN) ont présenté les résultats provisoires de l'évaluation, menée par domaine biogéographique, de l'état de conservation des 132 habitats naturels et 290 espèces (199 espèces de faune et 91 espèces de flore) d'intérêt communautaire présents en France.

Bien que ces résultats provisoires nécessitent des analyses plus fines, ils confirment une tendance lourde : l'état de conservation de la diversité biologique est mauvais en France. En effet, pour FNE, ces habitats et espèces constituent des indicateurs de l'état de la nature et, globalement, seuls 13% sont dans un état de conservation favorable dans tous les domaines où ils sont présents.

Plus précisément, ce mauvais état est particulièrement marqué :

- dans les zones de plaine notamment des domaines Atlantique et Continental ;
- dans tous les domaines biogéographiques, pour les habitats aquatiques, humides et ouverts ;
- pour tous les habitats littoraux ;
- et pour la majorité des espèces inféodées à ces habitats.

Concernant les habitats forestiers, les stades de vieilles forêts, très riches en biodiversité, sont plutôt rares. Et dans le domaine Atlantique, pas un seul des 14 habitats forestiers présents n'est dans un état de conservation favorable.

À titre d'exemple 1, dans tous les domaines biogéographiques, aucun des 9 habitats de tourbière et des 23 "habitats du littoral" présents en France n’est dans un état de conservation favorable. C'est aussi le cas dans les domaines atlantique et continental pour tous les habitats d'eau douce, de landes, de fourrés tempérés, ainsi que de formations herbeuses naturelles et semi-naturelles. Dans le domaine atlantique, seuls 2 habitats sur 79 sont en bon état de conservation, soit 2,5%. Dans le domaine continental seuls 20% des habitats sont en bon état. Parmi les mammifères, le Grand hamster fait toujours figure d'une des espèces emblématiques les plus menacées de France.

La diversité biologique se porte mal en France et ces nouveaux résultats, malheureusement, le confirment.

Pour France Nature Environnement, il est plus que temps d’agir pour inverser la tendance et le Grenelle doit déboucher sur un changement d’échelle pour les politiques de protection de la nature.

Des mesures structurantes novatrices doivent être prises, des financements et des outils mis en place, FNE a fait des propositions 2 précises en ce sens.

La responsabilité est collective. France Nature Environnement appelle donc tous les partenaires et l'État à relever rapidement, ensemble, ce défi.



1 : voir la synthèse provisoire "brute" :
http://www.fne.asso.fr/PA/milieux/dos/bilan_brut_EC.pdf

2 : voir la synthèse des propositions FNE dans le cadre du Grenelle de l'environnement pour préserver la diversité biologique :
http://www.fne.asso.fr/GP/actualite/Cp/Plateforme%20FNE%20Grenelle%20VF%2022%2007%202007.pdf

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Le Prix Nobel de la Paix à Al Gore nous remet en mémoire celui, attribué à Wangari Maathai, secrétaire d’État à l’Environnement kenyan et militante écologiste "pour sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix".
A sa manière, elle défend la biodiversité biologique et culturelle comme Al Gore met en garde contre les changements climatiques.
Ainsi les deux périls majeurs qui menacent le vivant sont identifiés et leur porte-parole récompensés parce qu'il ne pourra y avoir de Paix et a fortiori de Paix durable que si nous faisons la guerre à ces deux fléaux.
Notre Ligue ROC a participé au Grenelle dans cet état d'esprit.

Unknown a dit…

Al Gore lui, a parfaitement compris que le developpement durable est un "business"
De mon coté je pense à Nicolas Hulot quand je me lave les cheveux avec
Ushuaia.... (Il y a un iceberg sur la boite ! Parce que c'est naturel)

Supprimer les golfs pour économiser l'eau, est une façon aussi efficace pour
économiser l'eau que de dire à Bercy de ne pas faire n'importe quoi avec nos
industries pour "économiser" les emplois !

pour notre planète bleue qui va si mal...
Pourquoi chercher un bouc émissaire, à l'heure ou justement la vente des 4X4
augmente comme jamais...

Je pense que le dérèglement climatique n'est pas que climatique...

Anonyme a dit…

Il est interessant aussi de signaler que l'objectif 2010 (réduire de facon significative la perte de biodiversité) a été mis en place dans le cadre de la Convention sur la Diversité Biologique (traité ratifié en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio par 189 pays + la Communauté Européenne et à l'exception de 5 pays dont les Etats Unis) et que cette convention possède de nombreux organes très actifs dans le domaine de la biodiversité (avec des groupes de travail sur les différents biomes qui éxistent, les problématiques du changement climatique, de l'integration des minaurité etc, des moyens qui existent pour améliorer l'état de la biodiversité à travers le monde...) Je pense que cette convention n'est pas assez citée (alors quelle est pourtant à l'origine de cet objectif 2010) et quelle mériterait detre plus reconnue et soutenue par la population (pour y avoir réaliser un stage de 6 mois)