jeudi 30 août 2007

Fermeture de 262 gares au fret : Et la priorité serait la lutte contre le changement climatique ?

En pleine pause estivale, la SNCF, établissement public sous tutelle directe de l’Etat, décide de fermer dès fin novembre, 262 gares au trafic de marchandises (wagons isolés), dont des gares aussi importantes que Le Mans, Poitiers, Saint Pierre des Corps, Limoges… pas moins de 19 villes-préfectures sont concernées.

La lutte contre le réchauffement climatique est sensée être une priorité du « Grenelle de l’environnement » et le secteur des transports routiers est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre. Ce report massif du fret ferroviaire vers la route est en totale contradiction avec les bonnes intentions affichées par le Gouvernement.

Monsieur le Président Nicolas Sarkozy affirme dans ses discours qu’il souhaite augmenter en 5 ans, d’un quart, la part de marché des transports autres que routiers. Ces trois dernières années, le fret ferroviaire a reculé de 13% en volume (beaucoup plus en parts de marché) dans le cadre du dernier plan de redressement des comptes de fret SNCF (Plan Veron) et que la situation financière de Fret SNCF ne s’est nullement améliorée. Loin d’être infléchie, cette mauvaise politique écologique et économique s’accélère donc. Et il est fort à craindre que ces nouvelles fermetures de gares entraînent des suppressions supplémentaires de lignes ferroviaires.

Pour Michel Dubromel, pilote du réseau Transports de la fédération France Nature Environnement : « Force est de constater que l’ouverture à la concurrence ne constitue pas une solution à ce déclin du fret ferroviaire. Les opérateurs privés ne reprennent jamais les trafics abandonnés par la SNCF. Seuls les intéressent quelques gros trafics concentrés, qui, perdus par la SNCF, la contraignent à limiter sa péréquation interne et accélérer son désengagement des trafics dispersés ». Seul le développement rapide des opérateurs privés de proximité, actuellement au point mort, pourrait contribuer à limiter ce déclin avant d’amorcer une reconquête des nombreuses lignes également fermées au trafic fret.

Le grand écart entre les discours et les actes doit cesser si l’on veut que le Grenelle soit autre chose qu’une opération de communication. Si M. Borloo ne veut pas perdre tout crédit sur la question des transports et du réchauffement climatique, il doit impérativement demander à la SNCF, dans le cadre de son pouvoir de tutelle, de renoncer à ce projet et enfin prendre les mesures pour faire payer au transport routier ses coûts d’infrastructure et environnementaux, ce qui permettra de relancer le fret ferroviaire.

9 commentaires:

Paul a dit…

De toute façon, la SNCF utilise des locomotives diesel (400 nouvelles viennent progressivement remplacer une partie du parc actuel qui date de plusieurs dizaines d'année), qui restent particulièrement polluantes. Voir Energie & développement durable n°18 à paraître pour en savoir plus (www.eddm.info)

Unknown a dit…

Encore une preuve que les discours de la majorité au pouvoir sont en totale opposition avec ses actes. Le Grenelle sera une mascarade, nous espérons que les association ne le cautionneront pas.

Anonyme a dit…

D'où l'intérêt que les assos participent et se fassent entendre. Quand on voit certaines "personnalités" en nombre parmi les participants, on peut effectivement s'inquiéter. Un autre point essentiel à aborder au "Grenelle" : la loi littoral que bien des élus, de tout bord, voudrait bien voir vider de son sens.

Anonyme a dit…

Il faut que cela se sache, comme doivent se savoir les autres incohérences majeures entre les discours et les actes de ce gouvernement (qui soit dit au passage n'en a pas l'xclusivité).
Pour autant il faut continuer le Grenelle car si les associations le quittaient avant la fin, tout le discrédit leur tomberait dessus, et notre président continuerait de grimper dans les sondages !

Anonyme a dit…

moi ca me depasse tous ca je ne sais pas pourquoi le mensonge etde rigueur???????
ca me donne envie de faire la revolution car ce sont toujours les memes qui payent.......et le pire c'est beaucoup de gens n'en ont rien a faire de tous ca .....alors koment faire

tonio a dit…

Je pense que la meilleure solution de transférer du fret depuis la route vers le ferrovaire serait de faire comme les Suisses: obliger tout transit de marchandises par le territoire français a prendre le rail (voire même, dans un second temps, tout transport supérieur à une certaine distance comme 500 Km). Cela obligerait un camion transportant des fruits depuis l'Espagne jusqu'à l'Allemagne à 'monter' sur un train plutôt que de polluer l'axe Rhodanien. Cela suppose qu'on créé des autoroutes ferroviaires dont le coût pourrait être suppporté par l'Etat ou un consortium puis qu'on fasse opérer des transporteurs public (comme Sncf) ou privés. Je ne comprends pas pourquoi cette décision n'est toujours pas prise?

Anonyme a dit…

Il n’y a aucun machiavélisme dans tout ça : c’est le fonctionnement ordinaire d’un système politique, qui malgré le Grenelle (qui commence à peine) n’est ni global, ni transversal, ni cohérent. Et ce n’est pas le petit ministère de Jean-Louis BORLOO
ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables avec sa micro transversalité qui va changer les choses.
Le système politique ne doit plus du tout être dépendant du marché mais l’inverse. Et sauf à sombrer dans l’étatisme et la fonctionnarisation, il n’y a qu’une méthode pour y parvenir : placer au centre de notre vie politique le débat et l’expertise publique, accessible au plus grand nombre pour que se constituent des consensus majoritaires dans les têtes et dans les urnes.

Anonyme a dit…

il y a lieu de craindre le pire avec le "grenelle de l'environnement" , qui ne sera probablement qu'une mascarade ..
dans tous les domaines tout est déjà organisé , installé , "blindé" ... il n'y aura rien à négocier , et les associations seront roulées dans la farine : dommage, elles ne le méritent pas

jacques a dit…

L'annonce de la fermeture au fret de 252 gares est elle un affront aux Associations de protection de la nature juste avant le "Grenelle" ou une décision prise de longue date?
Qu'en disent les syndicats?
Jacques