dimanche 29 juillet 2007

Grenelle de l’environnement: révolution ou communication?

Par Sébastien Genest (Président FNE) 29/07/2007

Tribune publiée sur le site de RUE89
http://rue89-sde-app1.cust.waycom.net/2007/07/29/grenelle-de-l-environnement-revolution-ou-communication

En octobre se tiendra un "Grenelle de l’environnement", appelé de ses vœux par le président de la République. A cette occasion, l’ensemble des acteurs concernés par la protection de l’environnement (pouvoirs publics, patronat, syndicats, associations...) négocieront des mesures prioritaires destinées à inverser la tendance actuelle. Le constat est en effet connu: notre mode de vie est incompatible avec les limites de la planète. Les remèdes, par contre, font débat. C’est tout l’intérêt du Grenelle que de donner un cadre à ce débat.

France Nature Environnement (FNE), fédération française de 3000 associations de protection de la nature et de l’environnement, d’envergure nationale et territoriale, a décidé de participer, sans naïveté mais sans procès d’intention, à ces travaux. Le but premier de la fédération est en effet de porter les revendications et les idées de toutes ses associations qui sont mobilisées en métropole mais aussi outre mer, où se nichent des joyaux de notre biodiversité.

En relais avec le Bureau européen de l’environnement, dont elle assure la vice présidence, FNE entend également rappeler systématiquement que la France évolue dans une démocratie européenne et que le droit de l’environnement est à 85% produit par les institutions de l’Union européenne.

Pour nous, le Grenelle ne permettra pas de régler définitivement et en trois mois la question de l’urgence écologique. Le Grenelle ne sera peut-être même qu’une opération de communication. Nous espérons simplement qu’il soit une première étape qui consacre la reconnaissance de "partenaires environnementaux". Nous défendons cette idée depuis longtemps. Nous souhaitons en effet que la défense de l’environnement ne soit pas que l’affaire de professionnels de l’écologie mais que chaque citoyen soit concerné et impliqué dans cette cause.

Pour cela, nous défendons le modèle de l’association de bénévoles qui donnent de leur temps et de leur énergie pour que nous ne léguions pas une poubelle à nos enfants. Pour autant, les actions des associations doivent être jugées, non pas uniquement en fonction de leur générosité mais aussi de leur efficacité.

Pour ce faire, le Grenelle doit créer les conditions et garanties d’un véritable dialogue environnemental qui associe de manière permanente les élus, les entreprises, les syndicats et les associations. Cela suppose notamment une réforme profonde de la troisième chambre délibérante de ce pays –le Conseil économique et social-, un nouveau système d’agrément et de financement des associations représentatives et légitimes, une refonte des procédures d’information, de concertation et de participation du public en matière environnementale.

Ce n’est peut-être pas la révolution mais nous n’avons peut-être pas le temps d’attendre des lendemains qui chantent. Il nous faut changer maintenant de paradigme politique et économique, par des mesures ambitieuses et réalistes, pour éviter le pire.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Merci à FNE de répercuter le débat de l'élaboration du Grenelle de l'Environnement auprès du grand public et sur le Net. Le point de vue nuancé des associations resitue le débat hors des simples effets politiques.
Merci également pour votre visite et je n'ai pas manqué de référencer ce blog sur le mien.
Bien à vous
Loïc Fel

Anonyme a dit…

Pour info :

Contribution de Corinne LEPAGE au Groupe Biodiversité du Grenelle de l'Environnement

http://corinnelepage.hautetfort.com/