mercredi 21 novembre 2007

L'éco-redevance poids lourds : l'occasion d'une rupture

L’enjeu clairement exprimé au Grenelle est la baisse des émissions de CO2 de 20% en 2O2O par rapport aux émissions de 1990. Pour atteindre cet objectif, il faut mener une politique de rupture dans l’organisation des transports de marchandises, ce qui implique une baisse significative du transport routier d’ici 2020 de l’ordre de 20% par rapport au trafic actuel.

Les conclusions du Grenelle recommandent un moyen incitatif : la mise en place d’une éco-taxe kilométrique sur les poids lourds pour l’utilisation du réseau routier national non concédé. La fédération France Nature Environnement soutient cette proposition qui implique une réelle prise en compte des coûts du transport routier, que ce soit les coûts d’infrastructures ou les coûts environnementaux, par l’instauration d’une éco-redevance(que nous préférons au terme éco-taxe).

En prévision de la future présidence de l’Union Européenne, cette éco-redevance doit correspondre à la mise en œuvre volontariste de la Directive Eurovignette. Les points essentiels sont une application à tout le réseau national, assortie d'une augmentation des péages pour les autoroutes concédées, la prise en compte des véhicules routiers à partir de 3,5T et surtout l’affectation claire des recettes au financement des transports alternatifs.

Michel DUBROMEL, responsable transport de France Environnement précise les objectifs de cette éco redevance : « Pour réduire les émissions polluantes des transports routiers, le gouvernement doit adopter une démarche volontariste pour contribuer au rééquilibrage des modes de transport et, en parallèle, se donner les moyens de financer les transports alternatifs à la route. Il faut sortir des incantations et faire rapidement des choix comparables à ceux d’autres pays européens, comme l’Allemagne».

L’annonce médiatique de cette éco-redevance est une étape, l’application réelle en est une autre, et les récentes déclarations de M. BUSSEREAU, Secrétaire d’Etat aux Transports, laissent présager un système qui n’aurait guère d’incidence sur l’évolution du transport routier de marchandises. A titre d’exemple, M. BUSSEREAU souhaite compenser cette éco-redevance pour les transports routiers français par des dispositifs fiscaux (allègement taxe professionnelle par exemple…). Nous retrouvons des pratiques pernicieuses : « Je perçois d’une main et je redonne de l’autre !!! »

La fédération France Nature Environnement demande au gouvernement de donner une réalité opérationnelle ambitieuse à l’éco-redevance afin qu'elle contribue véritablement à l’objectif de baisse significative des émissions de C02 dans le domaine des transports de marchandises.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis favorable à une eco-redevance poids lourds mais elle doit s'appliquer également à tout le réseau routier (concédé ou non) car je doute que l'augmentation des péages autoroutiers soit calculée selon les memes critères que l'éco-taxe et cela pénaliserait les régions qui ont peu ou pas d'autoroutes